Les découvertes des Ages du Bronze et du Fer dans le Département du Loiret

PAR

l'Abbé André NOUEL

Mon idéal serait de composer un Corpus aussi complet que possible de tous les objets trouvés dans le département du Loiret se rapportant à la période dite protohistorique ou Age des Métaux. Cette période comprend l'âge du Bronze, c'est-à-dire essentiellement le second millénaire avant l'ère chrétienne, et l'âge du Fer, à savoir les civilisations dites de Halls- tatt et de la Tène (900 à 500, et 500 à 50 av. J.-C).

Sans doute, il me paraît évident que, dans la région étudiée, le commerce du bronze n'a pas fait disparaître subitement l'usage du silex, et que de nombreuses stations néolithiques ont continué à prospérer parallèlement à la diffusion du bronze, avec leurs haches de pierre polie, leurs poignards effilés, leurs pointes de flèches, leurs bijoux (bracelets de schiste, pendeloques, perles...). Mais comme il est difficile de faire le départ de deux civilisations, celle de la Pierre et celle des Métaux, en l'absence d'une stratigraphie évidente, je ne signalerai pas ici les objets en pierre trouvés en surface, me contentant de noter les objets en métal. Toutefois il me faudra aussi faire mention des rares poteries qui paraissent leur être contemporaines, des monnaies gauloises (1) (du moins des trésors groupés ou des localités qui en ont fourni au moins une dizaine), des tumulus fouillés (mais non des tumulus encore intacts), enfin des quelques statuettes qui paraissent antérieures à la conquête romaine.

J'ai déjà publié ici-même, en 1947, un Répertoire des objets en bronze pré-romains trouvés dans le dép. du Loiret. Mais il a besoin d'être complété, d'abord parce que d'autres trouvailles de bronze ont été faites depuis, ensuite parce que les objets de bronze ne sont pas les seuls, il s'en faut, à composer le mobilier protohistorique, enfin parce qu'il manquait à ce premier travail la reproduction figurée des objets inventoriés, voire même parfois l'indication du lieu où ils sont conservés. Ainsi, sans reproduire tous les détails déjà publiés, j'ai l'intention d'y ajouter tous ceux qui sont encore inédHs, et surtout de composer un album de tous les objets encore existants, ou de ceux qui, disparus aujourd'hui, ont pourtant été dessinés par leurs inventeurs.

Toutefois il faudra se souvenir que les objets découverts ont été certainement plus nombreux que ceux que j'indique, soit qu'on ait omis de les signaler, soit que, entrés au Musée historique d'Orléans, ils aient été détruits par l'incendie de 1940 (quelques-uns seulement, mis en lieu sûr, ont été conservés). Ce Musée, alimenté surtout par les soins de l'Abbé Desnoyers, contenait un certain nombre d'objets dont la description, parue au Bull. Soc. archéol. de l'Orléanais, est trop imprécise, mais parmi lesquels on aurait pu, si on les avait conservés, découvrir des objets protohistoriques. Pour comble de malheur, l'inventaire du Musée a lui aussi disparu dans l'incendie. Le catalogue le plus récent qu'on possède de ce Musée date de 1884 (celui de 1904 ne concerne que l'Age de la Pierre), et il a pu y entrer bien des objets nouveaux entre 1884 et 1940. Quoi qu'il en soit, les objets signalés dans ce présent inventaire forment un ensemble suffisamment éloquent.

Un bon nombre de spécialistes déplorent le retard des études protohistoriques en France. Ce retard s'explique facilement, quand on sait les difficultés qu'il y a à dresser un répertoire des trouvailles locales dont